Territoire intelligent : accompagner la transition numérique, une nécessité …


le Lundi 25 Juin 2018 à 10:04

Aujourd'hui, on considère, à juste titre, que le territoire sur lequel nous vivons, est un organisme vivant. Alors que la population urbaine tend à s’accroître considérablement, elle devrait atteindre 85 % dans les pays industrialisés d’ici la fin du siècle, peut-on considérer que le numérique suffise à relever les défis à venir ? C'est la question que pose Tony Canadas, dans sa tribune.


Le territoire deviendra intelligent avec les citoyens qui le peuplent, pas sans eux (Photo By Myke - France 3 Régions)
Le territoire deviendra intelligent avec les citoyens qui le peuplent, pas sans eux (Photo By Myke - France 3 Régions)
Si depuis quelques années les technologies de l'information et de la communication, ont réussi à s'imposer, que soit dans la sphère publique, privée ou professionnelle, cela n'a pas pour autant comblé le fossé numérique qui subsiste, voire même augmente, entre les populations rurales et urbaines, entre ceux qui ont les ressources financières et ceux qui ne les ont pas. Cette fracture numérique, puisque c'est ainsi qu'ont l'appelle désormais, préoccupe le gouvernement, les collectivités et de plus en plus les citoyens, premiers concernés.

Ne nous voilons pas la face, l'accès et la maîtrise des usages numériques sont cruciaux car ce sont eux qui vont pouvoir assurer l'équilibre de nos territoires et l'égalité des chances entre les citoyens.

Face à la transformation profonde et rapide de notre société, laquelle s'inscrit, qu'on le veuille ou non, dans le processus de mondialisation, il devient donc urgent d’accompagner les citoyens, les collectivités et entreprises, à s’approprier les usages numériques et à les massifier en matière d’emploi, de mobilité, aux services publics, à la culture, à l’e-santé et à l’écologie. Accompagner les citoyens dans cette démarche, c'est créer de la valeur pour nos territoires.

Le Secrétaire d’Etat au numérique Mounir Mahjoubi, en est d'ailleurs conscient quand il dit « qu'il sera indispensable de soutenir les acteurs publics locaux les plus éloignés ainsi que les territoires isolés à la systématisation des usages numériques et à leur maîtrise ».

Mais pour faire face à ces inégalités il me semble opportun de revoir le système d’éducation scolaire, en formant les enseignants aux usages numériques, lesquels pourront ensuite aider les jeunes à s’approprier ces outils et faire en sorte qu'ils partent tous sur la même base. Arrêtons d'avoir peur des réseaux sociaux. Que ce soit dans le milieu scolaire ou professionnel, apprenons à mieux les contrôler pour s'en servir à bon escient et créer des espaces collaboratifs permettant de valoriser un projet, une action, communiquer sur ses activités. « Le savoir-faire du professeur sera de transformer les apports du monde extrascolaire de façon pédagogique et ouverte et non plus de garder jalousement les clés de la bibliothèque ».
 
« Le numérique devient un outil d’apprentissage et d’émancipation qui permet de réduire les inégalités ».

Il est également intéressant de rapprocher la politique d’e-inclusion, de celle de l’insertion sociale, avec pour ambition d’intégrer et d’impliquer le plus grand nombre dans la société de la connaissance. L’illettrisme, aujourd’hui facteur radical d’exclusion du numérique, en est un exemple. Dans ce cas, le numérique devient un outil d’apprentissage et d’émancipation qui permet de réduire les inégalités.

Pour cela il apparaît nécessaire de déployer massivement l'accès à internet haut débit vers l'habitat social afin de pouvoir donner l’accès aux études, au travail, au marché, à la culture, à ses proches à de nouvelles rencontres, ou encore à la vie politique locale. Le sujet ne serait donc plus seulement de faciliter l’accès mais de donner la capacité de s’impliquer activement sur son territoire. Le numérique doit conduire à une organisation urbaine plus efficiente et plus vertueuse, une qualité environnementale améliorée et une vie démocratique plus participative…

A l’heure où les technologies numériques et les objets connectés s’emparent de territoires où de nouveaux besoins sociaux et environnementaux émergent, le territoire intelligent suscite de nouveaux espoirs : un territoire où les citoyens participeraient vraiment à la vie de la cité, un territoire plus écologique, plus inclusif, mais aussi plus sûr.

Alors comment réintégrer l’humain au cœur de cette révolution urbaine et numérique ? Le territoire intelligent ne se réduit pas seulement à un paysage urbain truffé de nouvelles technologies. Dans la ville du futur, le numérique aura pour but d’améliorer la qualité de vie de ses habitants et devra se construire autour et avec le citoyen. Ce dernier ne sera plus un simple consommateur, qui utilise les technologies sans vraiment les comprendre, mais un consom'acteur, qui participe et contribue au développement de la cité dans laquelle il vit, par le biais de la technologie digitale. Il serait d'ailleurs inconcevable de penser au développement d'un territoire sans penser associer les citoyens qui le peuplent.

Au milieu de ces applications connectés qui permettent de faciliter le quotidien des citoyens, les données collectées permettent que collectivités d'améliorer les services qu'elles sont censées mettre à disposition du public. C'est une opération collective et collaborative dans laquelle chacun se retrouve et gagne en compétence, en gestion améliorée de la cité, en économie en matière de ressources et en protection de son environnement...

Gardons seulement à l'esprit que les technologies ne résoudront pas tous nos problèmes. Elles doivent se cantonner au rang d'outils qui, bien utilisés nous permettront de voir l'avenir avec une certaine sérénité. Elles permettront d’utiliser nos ressources de manière plus efficace et d’administrer nos territoires de façon plus transparente. Le territoire du futur sera donc bien un lieu vivant, piloté par les nouvelles technologies, mais dans lequel l'humain restera au cœur des préoccupations.

L’association LVIC  (La Ville Intelligente Citoyenne) que je préside, propose de commencer à construire dès maintenant notre nouveau modèle de société qui aura comme principal objectif le bien-être de l'humain. Et cela devra passer par l'économie collaborative et participative laquelle bousculera les modèles existants tant pour les consommateurs que pour les entreprises. Trouver un équilibre en œuvrant tous ensemble vers un intérêt commun,c 'est cela le premier enjeu de la mutation numérique que nous vivons actuellement.


 





              


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